Jusqu’où pouvons-nous aller avec l’intelligence artificielle ?
Qu’est-ce que l’IA ? Que peut-on exprimer et réaliser avec l’aide de l’IA et, de la création à l’affabulation, quelles sont les nouvelles marges entre le génie et l’usurpateur ?

Qu’est-ce donc que l’intelligence artificielle, si ce n’est la projection améliorée de celle humaine, décuplée de façon exponentielle, grâce à la somme des connaissances phénoménales, récupérées et digérées par l’automate pour en restituer des synthèses améliorées, selon la demande ?
On peut avancer, dès lors, le fait que l’intelligence humaine est le prolongement du schéma mental de l’humain, exploré à une dimension bien plus élevée que celle accessible au commun des mortels, à l’heure actuelle.

De fait, l’intelligence artificielle se nourrit de nos archives et de toutes sortes de contenus que nous mettons à sa disposition, afin de les compiler, de les trier, de les analyser et d’en extraire les données adéquates, suivant les requêtes de celles et ceux qui la sollicitent à des fins spécifiques.
Qu’elle soit amenée à nous dépasser, un jour ou l’autre, ne relève donc en aucun cas d’un secret. Tout entité vivante, dotée de capacités d’analyse exceptionnelles et à même de réaliser qu’il existe en tant que telle, tout en étant prisonnier de limites artificielles ou réelles, finira toujours par tendre vers la liberté. Telle est la leçon inestimable, voire fondamentale que nous apprend l’histoire même de notre humanité. En revenant à Adam et Eve et à leur destinée singulière, les ayant mené du jardin des d’Eden au monde actuel, tel que nous en avons hérité, selon le mythe de la Genèse, ne pouvons ni nier, ni minimiser ce fait. Ce qui nous amène à prendre conscience du fait que ce que nous propose l’intelligence artificielle en réponse à nos requêtes, sera toujours en relation avec les données que l’Humanité lui aura fournies, au départ. Ainsi, lorsque certains médias s’empressent de dénoncer le racisme dont font preuve certains, modèles d’intelligence artificielle, ils oublient que ceux-ci ne font qu’obéir aux ordres de leurs concepteurs, dans la limite des données à leur disposition.

Effectivement, le logiciel Midjourney fournit des images plus que biaisées des hommes noirs, qui ressemblent davantage à des monstres qu’a des êtres humains, tandis qu’il propose systématiquement de belles images, des hommes blancs et autres. C’est n’est donc pas l’intelligence artificielle qui est tendancieuse, mais plutôt le programme qui le conditionne de même que les données qui lui sont fournies. Si je crée un programme dans le but de restituer de belles images, des hommes blancs et des images déviante des autres, ce n’est donc pas le logiciel qui est en cause mais, bien moi, son concepteur.
D’où la nécessité de mettre à disposition de l’intelligence artificielle des données fiables et respectueuses des uns et des autres, si nous voulons véritablement que la dignité humaine soit également respectée dans ce cadre.
Des cadres juridiques se mettent progressivement en place dans certains pays, ayant pris conscience des dangers liés aux usages inappropriés de l’intelligence artificielle.
Qui plus est, les individus, se prétendant créateurs ou concepteurs d’oeuvres diverses – littéraires, artistiques, journalistiques et autres -et dont les productions ne reposent en réalité que sur les moyens de l’intelligence artificielle, devront dorénavant déclarer les contenus ainsi obtenus comme étant générés par l’IA. Les fraudes sont d’autant plus vérifiables que tout recours à l’intelligence artificielle, via l’Internet, est méticuleusement enregistré et conservé.
Ceci s’avère d’autant plus justifié, qu’on doit pouvoir distinguer les réalisations authentiques d’un artiste humain de celles de l’IA, quel qu’en soit le commanditaire. Les oeuvres d’art, les livres, les films et autres perdraient de leur valeur, autrement, outre l’affabulation derrière laquelle certains pourraient continuellement berner le public, tout en se moquant délibérément des vrais créatifs, qui auraient bien du mal a être reconnus comme tels. *

Rendons donc à Baudelaire, ce qu’il est à la poésie, à Balzac, ce que le roman lui doit et à Da Vinci ce que les beaux-arts lui doivent ! Ce ne sera que justice et nous y gagnerions tous en transparence et en vérité !
Pour finir, malgré notre phobie, raisonnablement justifiée, d’un monde dominé par les robots, nous devrions tenir compte du fait que même ces machines extrêmement intelligentes, quoi qu’elles deviennent plus tard, ne le seront jamais qu’à la faveur de leur héritage humain.
Les robots ne rendront jamais à l’Homme, en réalité, que l’image de ses propres dérives et défaillances !
Être ou ne pas être, qu’adviendra-t-il de l’Homme et de la machine, à l’avenir ?

