Ghosting, ou l’art de disparaître, sans prévenir…
Après les toys-boys et les sex-friends, comprenez « hommes-objets » et « compagnons de jeux sexuels », notre monde innove sur un genre nouveau : le ghosting.
Mode d’action
Vous rencontrez une personne et le charme opère. Puis, vous vous investissez naturellement dans cette nouvelle relation, en espérant construire une belle histoire. Tout semble aller pour le mieux, jusqu’à ce que l’autre se désintéresse vite et prend le large, sans prévenir. Et, il ou elle va le faire en disparaissant de votre existence, comme si de rien n’était, sans donner d’explication et sans plus de signe de vie. Cela s’appelle se faire ghoster. They’re ghosting you, comme cela se dit en anglais depuis l’apparition de ce fléau.
Auparavant, la bienséance voulait que l’on s’explique au moins sur le pourquoi du comment. Aujourd’hui, c’est la lâcheté la plus flagrante qui prend le dessus, au point où certains estiment qu’ils ont le droit de s’inviter dans votre vie pour la saccager juste un peu, au passage, sans avoir à rendre compte de leurs viles manœuvres. Ceci, d’autant plus que les personnes ghostées ont énormément du mal à s’en remettre, se posant continuellement des questions, sans réponses, recherchant ou espérant un contact salvateur qui ne viendra probablement pas.
Décryptage
En réalité, le ghosteur fonctionne en tout et pour tout sur le mode « fast-food ». Ce sont en général des personnes qui ne savent plus quelles sont les véritables limites entre le monde virtuel et celui réel. A force de communiquer via les « MDR, LOL, PTDR » et autres short-codes qui font davantage converger vers l’état de machine que celui de l’humain, elles semblent avoir oublié l’essentiel et s’être désinhiber au point de jouer avec l’immoralité, de façon cordiale et légère.
Question
Mais devons-nous, toujours et encore, accepter de foncer tête-bêche vers tout nouveau phénomène, tels les moutons de Panurge qui, eux au moins, avaient l’excuse de ne pouvoir raisonner… ? Où sont donc réellement les limites de la moralité la plus élémentaire dans les relations modernes aux bases si floues ?
A défaut de pouvoir empêcher de sévir celles et ceux qui n’existent que pour nuire aux autres, vous voici prévenus… !