René Carton, une vie rêvée

Un parcours de vie réjouissant, une énergie formidable, voici l’histoire peu commune de René Carton, une figure du cinéma français à suivre…

Né dans l’ancien Congo Belge, René Carton a vécu très tôt loin de sa terre d’origine. Autant dire que le voyage fait partie de sa vie depuis toujours.

Enfant, il rêve déjà d’une vie d’acteur. Malgré une timidité qui aurait pu le freiner dans sa quête, il se projette dans le monde  imaginaire et s’invente des univers, des rôles qui lui plaisent. Ainsi parvient-il à nourrir cet idéal qui l’habite et qui ne demande qu’à se réaliser.

La vie lui offre l’opportunité d’assouvir sa passion. Après les cours de théâtre qu’il a pris pour se préparer à assumer cette part de lui qui ne demande qu’à s’épanouir, le réalisateur Etienne Dhaene lui offre, en 2002, un petit rôle à la télévision dans la « série  Faites le15 ».

En 2007, pour le grand écran, il obtient son mon premier vrai petit rôle, celui  d’un machiniste de cinéma  dans le film « Mes stars et moi » de Laetitia Colombani. René Carton a dès lors le privilège de jouer à côté des grands noms du 7ème Art : E.Beart, C.Deneuve et K.Mérad).

René Carton sur Ô Magazine

Toutefois, c’est grâce au théâtre qu’il reçoit en 1995 les encouragements de François Koltès pour avoir interprété « La nuit juste avant les forêts », le  seul monologue écrit par son frère Bernard-Marie. Ce texte sublime sur le thème de l’incommunication entre les êtres  lui me permet de développer à pleine mesure toutes les facettes du jeu scénique qu’il expérimente avec hardiesse depuis les années 80.

René Carton aimerait également pouvoir réaliser des films, outre sa carrière d’acteur.

L’acteur est également passionné d’arts martiaux. Voici ce qu’il dit de la nécessité d’exercer une activité physique :

« Jamais je ne pourrais me passer de pratiquer un sport voire les arts martiaux « Life is a good place fort martial art, let’s practice martial art » ! »

Et il ajoute :

« Je remercie mes différents maîtres, qui dispensent chacun depuis bientôt une quinzaine d’années leur  digne enseignement au toujours néophyte disciple que je suis : les « sensei » Jean-claude Van Damme, FABIO (3ème dan Shotokan) ; Thi THRAN-TIEN (6ème dan viêt-vo-dao), Jean-Pierre FISCHER (8ème dan Karate Shotokan, ex-entraîneur de l’équipe de France …), ce sont grâce à eux que je suis actuellement au niveau de la ceinture marron en karaté shotokan et de la noire en viêt-vo-dao. »

Son ambition :

« J’aimerais, à mon échelle, travailler à rendre les gens heureux autour de moi, tout en poursuivant cette carrière qui m’exalte, véritablement. »

René Carton pour Ô Magazine
René Carton pour Ô Magazine 2015

Nous l’avons interviewé pour vous :

René Carton, qui êtes-vous ?  

Un être doté de chair et de sang qui prétentieusement, pense avoir compris le sens magique et futile de l’existence,  et tente depuis trente-deux ans, par un art fragile, de le transmettre à ses congénères…

Qu’est-ce qui vous passionne dans le cinéma ?

La liberté de création, le pouvoir de vivre en tant que comédien l’existence de  personnages ou d’univers  que jamais je n’aurais pu approcher dans le réel… Les rencontres entre artistes sur les tournages, la sensation de vivre dans une autre dimension….

Votre domaine de prédilection  en la matière ?

J’aimerais en fait porter à l’écran deux romans – un de genre « socialo-thriller » et l’autre   (je vais faire du Rabelais)  « thrillero-horreur » – que je voudrais aussi au  préalable écrire afin de posséder une plus grande liberté  de rédaction quand je me lancerais sur les scripts précédemment cités) …Un livre parlera du milieu corrompu du football belge et des compromissions de ce sport avec les instances politiques ; le second traitant d’un groupe de scientifiques partis pour le tournage d’un documentaire sur  le célèbre et réel naufrage d’une frégate militaire,  chaque scientifique se faisant  en fait décimer par une soudaine et non moins maléfique présence… »

Parlez-nous de votre parcours :

Mon intérêt se porta tout d’ abord vers le théâtre : timide et introverti,  petit, je créais ou recréais dans le jardin de la maison familiale des scènes vues au cinéma ou à la télé ; puis  au lycée, grâce à mon professeur de français , je tins le premier rôle dans un spectacle de fin d’année ; ensuite tout en menant à Bruxelles des études de rédacteur (pour faire plaisir à Papa), je commençais l’apprentissage de l’art dramatique classique au Conservatoire de Namur (Belgique) ou Pierre Debauche, grand homme de Théâtre m’incita à venir à Paris, je suivis son atelier et, au Cours Simon,  l’enseignement de Laurence Constant  (qui fut aussi comédienne chez Vilar) ; j’ai monté  quelques années plus tard ma propre compagnie (ayant fait aujourd’hui « tourner » dans le monde entier le  spectacle Monologue avec valise du mime Guérassim Dichliev, ex-assistant du mime Marceau. Mon dernier hobby étant le rachat de parts en tant qu’associé dans la société de production d’un réalisateur marseillais pour lequel j’ai déjà tourné, Luc Murat. Mon rêve serait un peu la fondation d’une « multinationale artistique regroupant, promotion et aidant toutes les formes d’art… ». Il faut toujours avancer, jamais reculer, même quand c’est dur, je dirais, surtout quand c’est dur, ça vous consolide dans le futur quand il y a de moindre problème…

Qu’est-ce qui fait, selon vous, votre particularité dans ce domaine si compétitif ?

C’est bien là une question dangereuse, je n’aime pas « les trucs « , Brel a quitté la chanson pour cela,  ses concerts lui semblaient  trop routiniers , il s’y amusait de moins en moins ;   je n’ai pas atteint un tel niveau mais  je cherche à faire mon métier de la manière la plus honnête ; il existe cependant inévitablement, heureusement je dirais,  des personnages  « allant vers vous », vous collant à la peau  (dans mon cas, ce serait les « désaxés », les psychopathes, du gars aussi  dont on se dit  « tiens, il pourrait être sympa , mais il lui a manqué de l’amour.. ou il en avait trop  »…) ; alors,  là,  MOI je ne suis pas « fou » et les accueille  toujours avec joie ces personnages  captivants de par leurs « blessures » …Jouer le « bien » ou le « mal » est inintéressant au possible, la mixture de ces deux concepts par contre…

Comment gérez-vous la notoriété acquise au fil du temps ?

Andy Warhol a dit : « La célébrité est une personne qui est connue de nombreuses personnes qu’elle est heureuse de ne pas connaître. » Pour ma part, je ne pense pas être très connu, si cela vient, on verra ; je pense  aussi que le  succès, tout en octroyant ses tentations, peut  parfois vous monter à la tête mais vous permettre par contre  d’acquérir une liberté dans le travail, par exemple dans le choix des rôles…

Quelles sont vos valeurs ?

« … Valeur »  ou « Comportement permettant de se forger ou consolider une (ou des) valeur(s) » ? D’abord, de façon égoïste, me sentir bien avec le choix d’un métier que j’aime ; faire partager ensuite des émotions, cette vie artistique est si futile parfois par rapport aux drames nous entourant ; tenter de profiter et d’être curieux de chaque instant de la vie : voir un humain, enfant ou adulte, pleurer  par exemple m’émeut toujours : dans notre existence « civilisée »  ou « codifiée », on retient trop nos sentiments ; peut-être est-ce pour cette raison première alors, que finalement, il y a trente ans, j’ai commencé à écrire…

C’est « bateau » encore, mais je déteste l’injustice,  j’aime  beaucoup  aussi que les choses graves soient dites avec humour, les gens  sans humour m’ennuient, on y gagne rien à avoir perpétuellement une face de carême… » Si je n’avais pas été comédien, je pense que j’aurais été médecin.

Qu’est-ce qui vous stimule le plus dans ce métier ?

Le partage direct  avec le public au théâtre ; pour moi,  le partage du verbe est LA base, l’origine de la communication, de la culture, de l’aventure humaine ;  il y a cinq cent mille ans,  Homo Erectus n’était-il pas déjà fou de joie  ou de fureur  quand il partageait, premier acte théâtral, la chaleur de son feu (selon qu’il avait envie de le lui donner ou pas) avec un congénère ? De plus, sur les planches, une fois dans l’arène, on ne peut tricher… Nombre de nos chanteurs de kermesse issus des télé-réalités  devraient réfléchir à la cause de leur perdition.

Le théâtre pour vous… ?

« Ma  source de renaissance ! «

Votre vision de l’existence ?

«Carpe diem», profite de la vie, car non seulement elle est si courte… et cruelle…

S’il vous était permis de changer le monde, par quoi commenceriez-vous ?

Indexer tous les millionnaires qui ne partagent pas un peu de leur fortune (il y en a qui le font) pour aider à redonner le sourire à l’indigence,  quelle que soit la forme que revêt cette dernière…

Quel homme êtes-vous ?

… Quelqu’un qui, au soir de sa vie, (et pourtant je crois que je suis éternel -rire-), espère pouvoir dire : « Je n’ai aucun regret, j’ai fait tout ce j’ai voulu et l’aurais au moins tenté,  mais toujours dans le respect de l’autre… ».

René Carton a participé au tournage de HUBERT, un film de Adrien Debackere, en juillet 2015.

Grand MERCI à lui pour cet entretien comme pour ses nobles ambitions.

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