À la découverte de Francesca Barraco, connue sous le nom d’artiste Maria Daidone
Francesca Barraco s’est donnée Maria Daidone comme nom d’artiste. Une façon de se dédoubler ou une volonté de se révéler de façon déguisée ? Incontestablement, cette femme extraordinaire, autant par l’art qu’elle pratique que par sa philosophie de vie, des plus touchantes, pose comme un voile de pudeur sur sa modeste personne en recourant à un pseudonyme. Maria Daidone est un personnage qui constitue un mystère en soi, bien qu’elle se pose comme un être ordinaire, qui n’attend de la vie rien de bien spécial.
Pourtant, à en juger par cette idée qu’elle affiche avec grande sincérité, s’agissant de ce qu’elle pourrait changer dans le monde, cette femme est incontestablement dotée d’un cœur en or :
« Je l’inonderais de couleurs vives et de beauté, principalement à travers la musique pour faire rejaillir le rire chez les enfants dans le besoin. »
L’artiste s’investit dans l’art par nécessité, pulsion de vie et par amour de l’art. Il s’agit d’y expérimenter la quête de soi qui l’habite et qui trouve un formidable écho à travers la créativité ainsi mise en œuvre. Ses créations, elle les veut temporaires à l’image de la vie qui est bien éphémère. Aussi, utilise-t-elle la craie pour fixer les images qui lui viennent en tête sur papier ou autre support. Néanmoins, à travers la Toile, Web, sur laquelle elle les fait découvrir au grand public, elles atteignent un caractère intemporel, de partage en partage, et voyagent ainsi à travers le monde, d’un admirateur à l’autre.
Couleurs vives et tendres, richesse des expressions, plus que saisissantes, originalité des formes, présence d’ombres et de symboles qui s’imposent à l’esprit de façon subtile, autant d’atouts qui rendent compte de la véritable maîtrise dont fait preuve Maria à travers la réalisation de ses œuvres.
Mais qui donc est vraiment cette artiste dont la personne autant que l’œuvre, riche et originale, nourrie des couleurs de la vie, nous interpellent naturellement ?
Nous l’avons interviewée pour vous et voici ce qu’elle nous dit :
Maria DAIDONE, dites-nous qui vous êtes en quelques mots :
Mon vrai nom est Francesca Barraco, bien que je me présente sur Facebook en tant que Maria Daidone.
Votre parcours ?
Cela fait 30 ans que j’exerce le métier d’infirmière en oncologie, par choix. Je me suis lancée dans cette voie à l’âge de 23 ans et j’en ai 53 aujourd’hui. Je travaille avec les terminaux depuis plus d’une dizaine d’années.
D’où provient cette vocation ?
Je dirais que c’est né d’un besoin, d’une prise de conscience m’ayant révélé la nécessité de transformer la souffrance des autres afin de mieux les aider. L’on ne peut venir en aide aux autres et porter secours à qui que ce soit, si l’on ne puise pas soi-même sa force quelque part. C’est à travers la peinture et le dessin que je trouve l’essentiel pour ma propre guérison, pour poursuivre mon chemin de vie, en espérant y progresser, toujours.
Votre particularité dans le domaine artistique qu’est le vôtre ?
Je ne pense pas avoir une quelconque particularité. J’effectue avant tout une recherche personnelle, dans une sorte de dialogue avec moi-même. Quand je m’exprimer sur papier ou sur toile, j’entre dans une dimension qui m’appartient, à certains égards, tout en m’offrant une grande part d’inconnu. Une fois l’œuvre achevée, avec ravissement, je découvre encore à travers elle de nouvelles facettes de mon esprit qui restent néanmoins inaccessibles dans la vie quotidienne et qui font certainement partie de moi, de ma conscience intime.
Quelles sont vos valeurs ?
Mes valeurs sont principalement liées au respect de la vie sous toutes ses formes. Je ne peux me dire athée, mais je ne voudrais pas non plus appartenir à une quelconque profession religieuse. Je pense que nous sommes trop attachés à notre vision terrestre des choses. Nos sens sont parfois trompeurs et nous font percevoir la réalité de façon dénaturée. Nous ne pouvons donc pas nous fier uniquement aux sens pour comprendre toutes les choses de la vie. Je pense que nous représentons tous de minuscules particules d’un seul supra organisme qui évolue progressivement et mute, toujours, pour s’accomplir. Il se sert aussi bien de la vie que de la mort pour parvenir à un équilibre et, de ce fait, même la douleur et la joie apparaissent comme essentielles à la Nature dans son plan d’évolution qui ne nous apparaît pas toujours de façon évidente et qui se poursuivra aussi longtemps qu’il le faudra, malgré tout.
Vos motivations ?
Le besoin irrésistible de créer ou autre chose, je ne saurais dire…
L’art et vous… ?
J’envisage l’art comme la possibilité de comprendre, de surmonter et de métamorphoser ce que je tire comme enseigne de mon expérience de vie. Cela se déroule de manière imperceptible pour moi, de prime abord. C’est seulement après avoir peint ou dessiné sur un support que je parviens à reconnaître et les traits et les choses qui en ressortent. Ces choses que je n’ai pas peintes de façon intentionnelle, au départ, se révèlent finalement à l’issue du processus de création, comme dans le cadre d’une écriture automatique ….
Votre message au monde ? Afin d’accéder à la connaissance du véritable sens de l’existence, je pense que nous devrions combattre l’ignorance sous toutes ses formes et, surtout, éprouver davantage le sentiment du bien universel, si nous voulons conjurer la véritable malédiction de ce monde.
Quelle est votre vision de l’existence ?
Je pense que je suis une personne qui ne s’attend pas à quoi que ce soit de particulier, ce qui me libère et me fait vivre et accepter toute chose comme un cadeau de la vie. Mêmes les mauvaises choses que la vie met sur notre chemin, inévitablement, je les vois comme une opportunité pour parvenir à une meilleure compréhension choses.
Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde, que feriez-vous ?
Je l’inonderais de couleurs vives et de beauté, principalement à travers la musique pour faire rejaillir le rire chez les enfants dans le besoin. Les aider à voir des choses positives de la vie et à réaliser le fait que la lumière peut faire régresser les ténèbres et le mal.
Quelle femme pensez-vous être ?
J’ai grandi en Sicile et mes parents m’ont donné une éducation rigide, à certains égards, et comportant beaucoup de liberté sous d’autres aspects. Ce sont ces contradictions liées à mon éducation qui ont nourri mon inclination naturelle à vouloir m’exprimer par le biais de la peinture à travers mes œuvres accessibles sur les réseaux sociaux numériques, qui se chevauchent. J’ai également recours à l’autocensure, comme un moyen de défense, pour canaliser ma volonté de me manifester à travers l’art, tout en combattant la honte que j’éprouve à l’idée de me révéler par ce média.